POURQUOI LA RÉSILIENCE EST NÉCESSAIRE POUR RÉUSSIR ?

C’est quoi la résilience?

Au cours des deux dernières années, le terme résilience a été galvaudé à toutes les sauces. Combien de fois avons-nous entendu à quel point le peuple a fait preuve de résilience lors de la crise du coronavirus? On répétait dans tous les médias que ça allait bien aller et que nous devions être résilients. Vers la fin de la crise, nous nous sommes félicités collectivement d’avoir été résilients. On encense même aujourd’hui les entreprises qui sont passées au travers de la crise pour la résilience de leur modèle d’affaires.

Mais pour de vrai, c’est quoi cette satanée résilience? Qu’est ce que ce terme signifie réellement?

• En physique: «Valeur caractérisant la résistance au choc d’un métal»
• En psychologie: « Capacité à surmonter les chocs traumatiques»;
• Écologie : « Capacité (d’un écosystème, d’une espèce) à retrouver un état d’équilibre après un événement exceptionnel»;
• Informatique  : « Capacité (d’un système ou d’un réseau) à continuer de fonctionner en cas de panne. »

Plusieurs auteurs prolifiques ont travaillé sur le sujet de la résilience. L’un des plus célèbres est sans conteste Boris Cyrulnik, un célèbre neuropsychiatre français ayant longuement travaillé sur le sujet. Pour lui, « La résilience est ce processus complexe par lequel les blessés de la vie peuvent déjouer tous les pronostics, c’est également l’art de naviguer dans les torrents»

Toujours selon M. Cyrulnik, « Le malheur n’est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d’organiser une autre manière de comprendre le mystère de ceux qui s’en sont sortis : la résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit d’adversité. » 

Bref, on peut comprendre aisément que la résilience désigne notre capacité à recevoir des coups et à continuer à avancer malgré tout sans laisser ces coups nous définir. Cela me fait penser à la fameuse fable de Jean de la Fontaine où le roseau plie sous l’effet du vent mais ne casse pas.

Maintenant que nous savons ce que signifie la résilience, pourquoi devons nous en avoir ??

Pourquoi devons nous avoir de la résilience?

Nous vivons dans un monde où l’adversité fait partie du contrat. Que ce soit une maladie, une perte d’emploi, une séparation, un deuil, quelque chose finit toujours par nous tomber dessus. La question ce n’est pas si cela arrivera, mais quand cela arrivera. Si nous nous écroulons chaque fois que nous faisons face à une situation difficile, vous conviendrez avec moi que nous ne ferons pas long feu et que très rapidement nous deviendrons une épave.

Si nous nous faisons écraser un peu plus chaque fois par le poids des épreuves sans jamais nous relever un petit peu, nous finirons écrasés comme une crêpe. Qui veut finir comme ça ? Pas moi en tout cas. La vie a mieux à offrir.

Imaginez une seconde un boxeur qui a une excellente attaque, capable de donner de très bons coups à son adversaire. Il va sûrement gagner plusieurs combats mais s’il n’est pas capable d’encaisser des coups, c’est-à-dire si sa gueule ou son flanc sont trop fragiles, il va finir tôt ou tard par se faire endormir par un adversaire. En effet, ça prend juste un coup bien placé de son adversaire pour l’endormir, s’il n’est pas capable d’encaisser. Les meilleurs boxeurs sont ceux qui sont capables d’éviter au maximum les coups et qui sont capables d’encaisser sans vaciller les rares coups qui atteignent leur cible.

Dans notre quête vers le succès, nous verrons des obstacles sur notre chemin, que ce soit des problèmes de financement pour notre entreprise, des ennuis de cash-flow, des difficultés d’approvisionnement, le départ d’employés stratégiques en contexte de pénurie de main-d’oeuvre, des problèmes familiaux…etc; 

Si nous ne sommes pas capables d’y faire face, de nous adapter et de les surmonter, nous ne réussirons pas.

Si nous laissons notre situation familiale ruiner notre productivité, si nous n’allons pas chercher l’aide dont nous avons besoin pour passer à travers une dépression par exemple, nous ne serons pas capable de fournir les efforts que ca prend pour réussir.

La résilience c’est accepter les choses qui nous tombent dessus mais c’est aussi faire un plan de match et se battre pour ne pas devenir une victime. Tant qu’on se bat, tant qu’on résiste, on a gagné et on forge notre caractère comme le forgeron forgeait jadis une épée.

Si nous laissons chacun des événements négatifs qui nous touchent nous atteindre profondément, telle une hache qui entaille le tronc d’un arbre, nous finirons par tomber de haut et la chute fera évidemment très mal.

C’est donc fondamental la résilience dans l’atteinte de la réussite ou simplement pour être heureux. Elle nous permettra de ne pas laisser les circonstances désagréables nous couler. Elle nous permettra de conserver de l’énergie et de rester en mode solution même quand tout semble perdu. Elle nous permettra de garder la tête hors de l’eau pour trouver le financement requis pour notre entreprise qui est en difficulté. 

Elle nous permettra dans les situations les plus pénibles de rester pragmatiques et de pouvoir prendre les décisions nécessaires pour ne pas couler et nous sortir des mauvais pas.

Bref on ne peut réussir et on ne peut être heureux si nous ne sommes pas résilients.

Alors maintenant que nous savons à quel point la résilience est importante pour réussir dans les différentes sphères de notre vie, savez-vous si vous êtes résilients ou non? Bref avez-vous déjà  réfléchi à votre capacité à résister à l’adversité?

Et vous, êtes vous résilient?

Pour certains individus qui ont traversé dans leur vie des moments très difficiles ( comme des deuils de proches, des faillites personnelles ou d’entreprises, survécu à des maladies graves..etc; ), qui en ont triomphé et qui ont réussi à transformer tout ça en énergie positive et créatrice, on peut affirmer avec beaucoup de certitude qu’ils sont résilients.

Cependant pour la plupart des êtres humains, il serait pertinent de savoir où nous nous situons par rapport à notre capacité à faire preuve de résilience. 

Je vous invite à vous arrêter quelques instants et à vous poser les questions suivantes:

• C’est quand la dernière fois que j’ai été confronté à une situation très difficile et qui m’a marqué? 
• Comment ais-je réagi?
• Quelles sont les forces que j’ai mobilisées pour m’en sortir?
• Qu’est-ce que j’ai appris de cette épreuve?

Ce petit exercice vous permettra d’en savoir un peu plus sur vous-même et sur votre capacité de résilience. Si vous avez eu une vie marquée par les épreuves, vous pouvez identifier plusieurs situations marquantes et faire le même exercice pour chacune d’entre elles.

Si la résilience est nécessaire pour réussir, comment pouvons-nous la cultiver?

Étant donné que nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve, ni quand la prochaine roche va nous tomber dessus, nous avons tout intérêt à nous préparer aux différentes éventualités. Ainsi quand le malheur ou la difficulté frappera, nous serons prêts à y faire face.

Voici quelques outils efficaces que je vous conseille:

Outil 1: La gratitude

Si vous êtes capable, d’apprécier tout ce qui va bien dans votre vie, de vous sentir chanceux de tout ce que la vie vous a donné, vous êtes bien parti. En effet, quand on est capable d’apprécier à sa juste valeur tout ce qu’on a, on a le bonheur plus facile et on est souvent de très bonne humeur.

De plus, quand les épreuves nous tomberont dessus, nous serons dans un état d’esprit positif. Nous serons capables d’apprécier tout ce qui continue de bien aller dans notre vie, malgré le malheur qui nous frappe. Cela nous permettra de relativiser les choses et de ne pas noircir complètement le tableau. C’est important de pratiquer la gratitude quand ça va bien afin qu’elle puisse nous servir le jour ou ça ira un moins bien. Comme le dit le dicton ‘’ C’est en temps de paix qu’on se prépare à la guerre’’

Outil 2: Pratiquer sa capacité à accepter les choses comme elles sont.

Que ce soit une maladie, un accident de travail ou une perte d’emploi, cela nous tombe dessus sans nous consulter. Ce sont des situations que nous n’avons pas choisies. Il ne faudrait surtout pas tomber dans le fossé béant du questionnement en essayant de trouver une justification coûte que coûte. 

Cela ne sert à rien. Dans ces moments-là, notre capacité à accepter les choses telles qu’elles sont dans le moment présent est importante.  La meilleure façon d’apprendre à accepter les choses est le recours à la méditation et plus précisément la pleine conscience qui nous permet d’être dans le moment présent et moins dans la rumination.

Alors pratiquez la pleine conscience pendant que tout est sous contrôle. Cela vous permettra de voir plus clair quand les temps seront plus durs;

 Le scan corporel peut vous servir également car il permet de rester connecté au corps et aux sensations qui s’y trouvent donc de s’ancrer dans le présent.

Outil 3: Sortez de votre zone de confort et apprenez à trouver des solutions

Nous sommes dans un monde où tout évolue trop vite. Nous devons donc cultiver notre capacité  d’adaptation au changement. La meilleure façon de le faire, c’est de faire la liste des défis professionnels et/ ou personnels qui nous font peur et d’y faire face un à la fois en ordre croissant de difficultés.

En y allant tranquillement, nous cultiverons un pas à la fois, notre capacité à faire face au changement et nous serons mieux armés quand un défi non sollicité se pointera le nez.

Gardez à l’esprit que le confort tue notre résistance au changement. Soyez en mouvement. Arrêtez-vous pour reprendre votre souffle si vous en sentez le besoin mais reprenez votre route par la suite pour ne pas vous encroûter. On ne réussit pas dans le confort.

On entraîne les soldats dans l’inconfort avec des exercices de plus en plus difficiles, tellement difficiles que beaucoup abandonneront en cours de route. Mais vous savez, ceux qui restent seront plus forts et mieux préparés à la plupart des éventualités. On ne pourra jamais les préparer à l’horreur de la guerre mais on les préparera assez pour qu’ils soient capables de «dealer avec l’inconfort » et de lutter pour rester en vie.

Lorsqu’une situation difficile ou inattendue nous tombe dessus, nous devons accepter l’événement et travailler à trouver des solutions. En exerçant notre esprit à accepter les choses pour ce qu’elles sont, sans jugements aucuns ,et à trouver des solutions, nous affectons toute l’énergie disponible à la résolution des problèmes auxquels nous faisons face. Nous augmentons par conséquent notre capacité à faire face aux situations imprévues y compris les plus désagréables.  Cela nous permettra de «switcher» le moment venu  plus rapidement en mode solution. Cela vous évitera de sombrer dans la victimisation/rumination.

Outil 4: Maintenir des liens sociaux très forts avec nos proches

Dans les moments difficiles, les émotions prennent le dessus et  nous avons de la difficulté à nous gérer nous-même. Nous avons besoin plus que jamais de pouvoir nous tourner vers des gens aimants qui pourront nous soutenir, nous écouter et nous aider.

C’est crucial pour sortir des situations difficiles. Souvent, nous demandons de l’aide en premier à nos proches et certaines fois, ce sont des proches compatissants et aimants qui nous convainquent d’aller chercher de l’aide.

Un réseau social fort, des amis et de la famille à qui nous pouvons nous confier et qui sont là pour nous, c’est utile et c’est fondamental dans notre capacité de résilience.

De plus, nous sommes des êtres sociaux, nous avons besoin du contact des autres, de les voir , de passer de bon moments avec nos proches, de nous sentir aimé et de donner de l’amour en retour.

Bref être bien entouré cela nous fait du bien. Alors cultivons notre réseau d’amis, prenons soin des membres de notre famille et maintenons des contacts sociaux forts surtout en présentiel. Cela nous permettra de maintenir une bonne santé mentale. Ce qui nous rendra plus apte à gérer des moments plus difficiles.

Et vous, avez-vous des liens sociaux forts? Je vous invite à y réfléchir.

Outil 5: Avoir une bonne hygiène de vie

On a beau avoir le meilleur plan de match, si nous n’avons pas l’énergie nécessaire pour tenir la distance, c’est peine perdue.

Nous devons maintenir en tout temps une bonne hygiène de vie qui comprend minimalement:

• Des activités sportives d’intensité moyenne à élevée au moins trois fois par semaine;
• Une alimentation équilibrée et variée qui constitue le carburant qui soutient notre corps; Le guide alimentaire canadien représente une bonne référence.
• Maintenir les conditions nécessaires pour avoir un bonne qualité de sommeil car le sommeil est nécessaire pour le maintien de notre niveau d’énergie et notre capacité de récupération;
• Limiter votre consommation d’alcool. Les ressources comme educ’ alcool vous permettront de savoir où vous situez par rapport aux saines habitudes afin de pouvoir remédier à la situation le cas échéant. (https://www.educalcool.qc.ca/).

Outil 6: Prendre soin de soi

Nous devons apprendre à prendre soin de nous au quotidien. Nous vous suggérons les activités suivantes:

• La marche en nature;
• Des moments de répit et de relaxations périodiques. N’attendez pas vos vacances annuelles pour vous relaxer. Prévoyez des moments fréquents pour décompresser et prendre soin de vous et surtout planifier les d’avance.
• La lecture;
• Aller au cinéma seul ou en groupe;
• Aller au spa ;
• Écouter de la musique;
• Chanter peu importe si ça sonne faux, cela vous fera du bien croyez moi;
• Danser seul ou en couple;

Quels sont vos modèles en terme de résilience ?

Plusieurs noms me viennent à l’esprit quand j’entends le mot résilience. Il s’agit en premier lieu de Nelson Mandela, ancien président de l’Afrique du Sud. Cet homme ne s’est pas laissé briser par 27 années de prison. Il a sacrifié sa jeunesse et s’est battu pour ses convictions et l’amélioration des conditions des noirs sous l’apartheid. Non seulement, il a fini par triompher en devenant le premier président noir en Afrique du sud mais il a aussi pardonné aux Afrikaners qui ont mis en place l’apartheid (qui est un système de domination et de ségrégation raciale). Il a appelé tous les sud africains de toutes les races à collaborer ensemble  pour bâtir la nation arc en ciel.

Là où beaucoup auraient laissé le poison du ressentiment et de la vengeance les assujettir, lui il a prôné et défendu le pardon et la réconciliation. Alors oui c’est un exemple pour nous tous et son histoire inspire encore aujourd’hui des millions de personnes.

Je vous invite à lire son histoire sur le site du musée canadien des droits de la personne (https://droitsdelapersonne.ca/histoire/lhistoire-de-nelson-mandela).

L’autre personnalité qui m’inspire beaucoup en termes de résilience est mon compatriote Terry Fox. Son histoire parle d’elle-même. Atteint d’un cancer des os, il a dû se faire amputer une jambe pour augmenter ses chances de survie. Ce jeune homme de seulement 17 ans a réalisé de par son expérience qu’il fallait consacrer plus d’argent à la recherche sur le cancer afin d’améliorer la vie des personnes affectées. Au lieu de se morfondre sur son sort ou de demander ce que le gouvernement pouvait faire pour lui,  il a commencé à s’entraîner avec une jambe artificielle et à planifier sa course à travers le canada pour ramasser des fonds. Il a parcouru plus de 5000 km avant qu’une récidive du cancer ne l’oblige à arrêter son périple. Il a inspiré tant de gens partout à travers le pays. Son courage et sa détermination en font encore un exemple aujourd’hui. La prochaine fois que vous aurez le goût de vous plaindre le ventre plein, je  vous invite à aller lire son histoire à l’adresse suivante: https://terryfox.org/fr/lhistoire-de-terry/

Par sa résilience, il a réussi à survivre au-delà de la mort car son héritage contribue encore aujourd’hui à ramasser des sommes considérables pour la recherche sur le cancer.

Vous aussi, vous devez vous trouver un modèle en termes de résilience, quelqu’un de marquant qui vous inspire. Il pourrait s’agir d’une personnalité connue, d’une mère, d’un proche parent ou d’un ami dont la résilience vous inspire. Cela vous sera utile car dans les moments difficiles, vous pourrez toujours l’utiliser comme référence, vous demander comment elle réagirait dans votre situation. Cela pourrait vous donner la motivation nécessaire ou le coup de pied que cela prend pour sortir de votre apitoiement et avancer.

Et vous? 

C’est quand la dernière fois où votre capacité de résilience a été mise à l’épreuve?

 Avec le recul,comment évaluez-vous votre préparation au moment de cet événement? 

Qu’avez-vous appris de cette épreuve?

Sentez-vous prêts pour pour la prochaine tempête qui vous frappera?

Quels outils avez vous mis en place pour y faire face?

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